Mécanique quantique et réalité.
« Tout un chacun croit qu’il sait, ce en quoi il se trompe »
A. Einstein (1879-1955)
L’approche de la mécanique quantique repousse les limites en matière de définition de la réalité.
Le postulat de la mécanique quantique concernant la réalité est de la considérer comme une potentialité et non une réalité tangible. Celle-ci n’apparaitrait que lorsqu’on commencerait à l’observer ou à la mesurer.
Elle propose des idées et approches révolutionnaires telles que le fait que les causes peuvent apparaitre après les effets ou encore qu’un objet ne soit pas à un endroit unique. Celui-ci pouvant être à plusieurs endroits simultanément.
Albert Einstein, détracteur de la mécanique quantique déclare : « Il ne faut espérer aucune définition raisonnable de la réalité si l’on admet la mécanique quantique »
Le débat animé qu’il a entretenu avec Niels Bohr physicien Danois (1885-1962), a poussé celui-ci à affiner et à consolider ses idées.
Niels Bohr (1885-1962) disait « ce que nous disons réel est fait de choses qu’on ne peut pas dire réelles ». Il prônera que l’effet de l’appareil d’observation sur l’objet observé ne peut être négligé.
John Bell, physicien Irlandais (1928-1990), un peu moins connu que les deux premiers, les a départagés en affirmant : « Einstein était cohérent, clair, pragmatique mais il avait tort ». « Bohr était incohérent, confus, délibérément obscur mais il avait raison ». Bell avait établi une théorie sur l’intrication des particules de matière, théorie mise en pratique et expérimentée par les équipes d’Alain Aspect à l’université d’Orsay en 1982.
Cette théorie, prouvée par l’expérience, est intéressante dans la mesure où elle considère que c’est l’observation qui donne « naissance » à l’objet observé et suivant l’instrument d’observation ou de mesure l’objet peut avoir des propriétés variables.
C’est un parallèle intéressant avec la célèbre phrase du philosophe Epictète « Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais l’idée qu’ils portent sur ces choses ». C’est l’idée qu’ils portent sur les choses qui donne naissance aux choses.
Cela veut dire aussi que chaque observation d’un même phénomène donnera naissance à autant d’images différentes que d’observateurs différents. Chaque observateur, chaque individu se fait sa propre interprétation d’un phénomène au moment où il construit une représentation de la réalité. Cette interprétation cognitive devient « sa » réalité.